Cannes (06) Et si la nouvelle arme contre Airbnb venait de l’hôtellerie ? Des établissements et des concepts voient le jour pour mieux répondre aux attentes des nouvelles générations de clients.
De gauche à droite : Thomas Yung, Solenne Devys et Thibault Viort. |
Solenne Devys, pour Okko Hôtels, et Thibault Viort, chef disruption pour Accorhotels, étaient réunis auprès de Thomas Yung lors d’un atelier du salon de l’e-tourisme #VEM8, organisé à Cannes, pour expliquer leur vision du nouveau métier d’hôtelier. Si des nuits de qualité restent le produit essentiel, les codes changent autour des espaces de vie de l’hôtel. Inspirés par la devise de Serge Trigano pour Mama Shelter (« J’ai créé des lieux de vie avec des chambres au-dessus »), ces hôtels veulent revenir à l’essentiel et laisser les gadgets à leur place.
Dans ces nouveaux hôtels, la première disruption passe par le profil et la formation des collaborateurs. Pour les nouvelles marques d’Accorhotels, notamment Jo&Joe, « on recrute des personnalités, pas forcément des formations », explique Thibautl Viort. « Le savoir être du personnel est plus fort que le savoir-faire. On apprend le savoir-faire, pas le savoir être », décrypte Thomas Yung. Chez Okko Hotels, « pour former nos nouveaux collaborateurs, nous travaillons main dans la main avec les OT [tour opérateurs] », explique Solenne Devys. Car les hôteliers sont les ambassadeurs d’une destination et doivent agrémenter le séjour de leurs clients d’une vraie valeur ajoutée. Les avis clients aussi prennent une dimension managériale chez Okko, ainsi, « quand un prénom est cité positivement sur un avis Tripadvisor, l’hôtelier est récompensé. »
« Airbnb ne doit pas être le seul à offrir aux clients la liberté et l’autonomie »
Partant du principe que l' »on passe peu de temps dans la chambre, plus dans les espaces de vie », Okko a choisi d’optimiser la taille des chambres pour miser sur des espaces de vie plus importants. En partant de ses observations sur l’hôtellerie internationale et les comportements des clients d’Airbnb, Solenne Devys a choisi de proposer une offre alternative, avec un club où tout est compris ,du petit-déjeuner à l’aperitivo du soir. « Airbnb ne doit pas être le seul à offrir aux clients la liberté et l’autonomie », argue-t-elle. Et le local est au coeur de cette offre car « plus personne ne veut d’offre formatée en restauration dans les hôtels ».
Si à Londres les hôtels sont des lieux de vie toute la journée, c’est aussi le pari de la marque Jo&Joe, dans les hôtels de laquelle on risque d’assister au retour du « flipper et du babyfoot ». Au-delà de l’anecdote, le challenge de cette marque est principalement de faire vivre leurs établissements grâce à un savant mix entre la clientèle locale et touristique. « Communauté, contenu et commerce sont les mots clés de l’expérience hôtelière », conclut Thibault Viort.
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Avec l’amicale autorisation du Journal de l’Hôtellerie