Évidemment, il a déjà dû songer à l’avalanche d’émotions qui l’ensevelira le soir du 15 avril 2015. Sans doute s’est-il même imaginé les frissons qui parcourront sa toque pour son dernier service ici à Courchevel. Un tomber de rideau en forme de clap de faim… Nicolas Sale repensera alors en accéléré aux cinq années passées derrière ses fourneaux en pleine montagne, à 1 850 mètres d’altitude, à la fabuleuse aventure avec son inséparable complice Jean-Alain Baccon, aux deux étoiles qu’il a fait scintiller à La Table du Kilimandjaro et aux deux autres qu’il a fait briller au Kintessence.

D’après les informations du Point.fr, Nicolas Sale va prendre la tête du Ritz à Paris. Il sera, dès le 30 avril, le nouveau chef des cuisines du palace de la place Vendôme, qui rouvrira ses portes fin 2015. Un retour aux sources pour ce titi parisien, mais surtout le rêve de toute une vie pour le garçon de 42 ans biberonné dans la capitale à l’école de Pierre Gagnaire rue Balzac, d’Alain Senderens au Lucas Carton, de Philippe Legendre au George V et de Marc Marchand au Meurice.

Nicolas Sale, dixième cuisinier de l’histoire du Ritz

Douze ans après sa première place de chef au Hyatt-Regency Madeleine à Paris et huit ans après avoir décroché sa première étoile au Monte-Cristo à l’hôtel du Castellet, Nicolas Sale rejoint donc l’un des temples de la cuisine française. Il succède à Michel Roth – trente ans de maison ! -, dont Le Point.fr avait révélé le départ en juillet 2014, et devient au passage le dixième cuisinier de l’histoire du Ritz, depuis la naissance du prestigieux hôtel en 1898 avec sa première toque Auguste Escoffier.

La partition que Nicolas Sale jouera à L’Espadon, la table gastronomique du Ritz auréolée de deux étoiles sous l’ère Michel Roth ? Elle s’inscrira dans la digne lignée de celle qu’il délivrait à Courchevel dans les hôtels du Kilimandjaro et du K2. Une carte courte cultivant l’amour des déclinaisons à partir de produits d’exception. La recette gagnante qui lui avait permis en deux restaurants d’accrocher quatre macarons à son tablier. Celle qui, il l’espère, lui permettra de bientôt décrocher la lune pour atterrir la tête dans les – 3 ! – étoiles de la place Vendôme.